La Verna – Matteo Nasini – Abbaye de Fontfroide
Matteo Nasini : « Il giardino perduto », « La Verna » et la performance sonore
Exposition organisée dans le cadre d’In Situ patrimoine.
A Fontfroide, l’artiste investit en dialogue avec Emmanuelle Luciani & Charlotte Cosson, les chapelles collatérales de l’église abbatiale avec Il Giardino Perduto, une oeuvre composée de plusieurs colonnes gainées de textile. Une tapisserie sera également présentée, La Verna, représentation de l’expérience franciscaine de la vision du Seraphin.
LA VERNA, LE « VITRAIL DE LAINE »
La tapisserie produite par Matteo Nasini à l’occasion de l’exposition « Les Chemins du Sud, une théorie du mineur » entre en résonnance avec le programme décoratif initié par Gustave Fayet sur la vie de Saint François d’Assise. En ce début de XXe siècle, il fait réaliser un cycle de vitraux colorés qui ornent aujourd’hui encore le collatéral Nord de l’Abbaye. Afin de créer un dialogue historique, spirituel et esthétique, Matteo Nasini propose aux visiteurs de l’Abbaye de Fontfroide de découvrir, plus qu’une tapisserie, un vitrail de laine et de fils d’or brodés à la main.
Le travail artisanal de la broderie et la pratique méditative qu’il induit permet à l’artiste d’apporter un regard singulier sur un épisode marquant de la vie de Saint François : celui du Mont La Verna où Saint François d’Assise venu prier reçut la visite d’un Séraphin. Le Saint évoqua cette rencontre céleste sous la forme d’une vision infernale en raison des ailes enflammées de l’être de feu divin.
Matteo Nasini fait de ces flammes divines le sujet principal de son œuvre. Des fils d’or – or qui dans la tradition iconographique religieuse symbolise le lieu du divin – viennent par cloisonnement de la couleur renforcer ce caractère sacré et apporter une lumière interne à l’œuvre. Au premier plan, une nature animalisée par un travail de texture prend vie. Elle situe le lieu de la rencontre, le Mont La Verna, et constitue le cadre de la narration.
L’entité divine est ici la Nature elle-même. L’Homme, exclu de ce paysage, se contente par la figure du visiteur, de contempler les puissances naturelles où règne le sublime. Par cette interprétation de l’épisode du Mont La Verna et du récit qu’en donna Saint François d’Assise, Matteo Nasini rappelle la fascination ancestrale que la Nature exerce sur l’Homme en l’affirmant comme le lieu d’un choc spirituel exacerbé duquel germent les croyances.
Texte produit par Southway studio
Matteo Nasini proposera également une performance sonore, Neolithic Sunshine, fruit d’une recherche artistique sur les sons et les harmonies disparues de l’ère préhistorique. Datés de 43 000 avant notre ère, les premiers instruments de musique trouvés sont des os et des défenses animales que l’homme préhistorique a utilisés pour comme flûtes ou trompettes. Avec la collaboration du Musée d’histoire naturelle de Vérone, Matteo Nasini a pu scanner des fossiles d’objets identifiés comme les premiers instruments à vent. À l’aide d’une imprimante 3D, il a ensuite recréé ces objets en céramique, qui feront l’objet d’une performance sonore à l’occasion du vernissage, dimanche 23 juin à 11h.
Texte produit par « In Situ »
Lien pour la performance sonore de Matteo Nasini à Fontfroide : https://www.youtube.com/watch?v=GlSeA0T1HUQ