Salammbô : Fureur ! Passion ! Eléphants !
Publié en 1862, le roman de Flaubert retrace l’attraction fatale entre Salammbô, prêtresse de Tanit, et Mathô, chef des mercenaires révoltés contre l’opulente Carthage. Pour la première fois, une exposition s’empare de ce chef-d’œuvre de la littérature moderne : en convoquant littérature, peinture, sculpture, photographie, arts de la scène, cinéma, bande dessinée et archéologie, l’exposition « Salammbô. Fureur ! Passion ! Éléphants ! » nous plonge au cœur d’un tourbillon d’images et de sensations qui révèle la portée considérable de ce texte sur les arts, mais aussi son héritage dans l’histoire de la Méditerranée et son actualité.
Portée par la RMM (Réunion des Musées Métropolitains Rouen Normandie) et le Mucem (Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée), l’exposition présente environ 250 œuvres de collections publiques et privées, ainsi que des trésors archéologiques de l’époque punique des musées du Bardo et de Carthage. Elle constitue l’élément majeur des célébrations du bicentenaire de la naissance de Gustave Flaubert (1821, Rouen – 1880, Croisset).
Richard Burgsthal (1884 – 1944) a réalisé en 1912 sur une commande de Gustave Fayet, 34 planches à la gouache pour illustrer Salammbô. Dans cet ouvrage, sans texte, les aquarelles gouachées sur vélin, ont été collées sue les pages de papier crème du livre relié (88,2 x 70,5 cm, 20 kg) et sont protégées chacune par une serpente d’un papier mince et semi-transparent. Sur ces feuillets protecteurs s’inscrit dans le coin droit, en guise de légende, un fragment de phrase de Salammbô, écrit à l’encre noire au-dessus de la marge. Ainsi recréé à partir de l’assemblage d’extraits textuels, le roman de Flaubert devient poème oriental. Le lecteur-spectateur est étonné par le choix des couleurs, aussi vives que celles des fauves, l’intensité de leurs harmonies, l’absence de toute démarche illustrative et l’élimination des personnages.
Le Salammbô de Richard Burgstahl est exposé au Mucem du 20/10/2021 au 7/02/2022.